Sans la musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)


samedi 18 mai 2013

Joshua Redman - Walking Shadows : Le Jazz du vendredi

Tout le monde connait ce moment-là : vous rentrez du boulot, épuisé physiquement et psychologiquement. Si on vous faisait un électro-encéphalogramme, il ne serait pas plus haut que la plaine germano-polonaise.

Vous ouvrez un can de bière d'abbaye, vous mettez un C.D. sur la platine et vous vous avachissez dans un fauteuil.
 Et là ... survient le miracle. Le dernier Joshua Redman, accompagné des fidèles Larry Grenadier (bass), Brian Blade (drums) et Brad Meldhau (piano) qui assure aussi les arrangements.

En plus,un ensemble d'instruments à cordes sous la direction de Dan Coleman ( j'ignore qui c'est, mais il est bon).

Et vous écoutez "Lush Life" de Billy Strayhorn, l'alter-ego du Duke, repris par cette formation de rêve (dream team).
Vous enchainez par "Stop this train" de John Mayer et Pino Palladino.

Le piano est léger, la section rythmique juste palpable et le saxo de Joshua sonne comme une voix humaine.
 Et soudain, vous êtes au Paradis, ou plutôt au Nirvana, celui de Bouddha. Plus rien ne vous pèse.Votre esprit est serein. Joshua enchaîne sur un Adagio de Bach. Dieu que c'est bon ! Au moment ou j'écris ce texte, il est arrivé à "Let it be" de qui vous savez, et là encore, c'est une fête,une symphonie, une re-création.
La félicité existe en ce bas-monde.
 Je l'ai rencontrée.
                   François Jazzbôf

Trois Chambres à Manhattan: Un film Jazz

" Trois chambres à Manhattan" de l'immense Marcel Carné est un film fait pour les amateurs de jazz qui fréquentent ce site.
Non seulement parce que la bande originale est signée Mal Waldron ( pianiste, qui fut un temps accompagnateur de Billie Holiday et ami de Steve Lacy ), et Martial Solal ( qu'on ne présente plus).

Mais encore parce que le film tout entier baigne dans une ambiance jazz : les 38 premières minutes sont nocturnes, on y fume beaucoup et on y consomme force whisky.
 On, c'est François (Maurice Ronet), acteur déglingué par le départ inopiné de sa femme (Geneviève Page) qui rencontre Vera (Annie Girardot), magnifique, prix d'interprétation féminine à Venise en 1965), tout aussi paumée que lui.
Les 3 chambres sont celle du héros, sordide, celle de l'héroïne, partagée avec un couple branlant dont on n'apercevra que l'élément masculin,et celle que loue le nouveau couple pour entamer une relation intime.

 Le jazz est omniprésent, dans le restaurant où ils se rencontrent, dans la rue où ils déambulent, dans les boîtes où ils tuent le temps.Quand le ciel s'éclaire enfin d'un soleil matinal, on devine que l'idylle est promise à un avenir.

Mais la nuit revient, chacun des amoureux a son secret à confesser et la confiance est longue à établir entre ces deux écorchés de la vie. Surtout quand des personnages ambigus ( le producteur de télévision , l'ex-mari rancunier, la starlette éblouie ) s'ingénient à la mettre en péril.
Ne ratez pas ce film, beau noir et blanc paru en DVD chez Gaumont.  

François Jazzbôf

mardi 14 mai 2013

Denise King & Olivier Hutman et Stephane Huchard Les CD du printemps

 On pourrait appeler ça les C.D. du printemps tant ils sont plus ensoleillés que le ciel d'avril-mai le premier "Give Me The High Sign" est signé du pianiste Olivier Hutman qui, par galanterie, fait figurer la chanteuse Denise King avant lui sur la pochette ;
le second du batteur "Panamerican" Stephane Huchard qui, non content de s'entourer de requins de studio à New-york ( où il a enregistré), s'est adjoint les services d'Eric Legnini au mixage.

Autour de Denise et Olivier, j'avoue que la présence de Darryl Hall à la basse et d'un autre Olivier ( Temime) au sax m'ont convaincu d'acheter le C.D.,
alors que celle de Matt Penman à la basse et de Jim Beard souvent au Fender Rhodes m'ont fortement incité à acquérir le "Panamerican" ( de Paname + American) de Stephane.

Et depuis, je prends plaisir à groover , seul dans mon séjour ou à plusieurs en prenant l'apéro. J'ajouterai que ces achats prodigieux sortent de la boutique Harmonia Mundi qui fait face au C.N.P. Terreaux, et que je vous conseille d'aller signer la pétition pour éviter que ce magasin ne ferme ses portes, le Net portant le coup de grâce à la distribution du jazz par des disquaires indépendants autant qu'il assassine leurs plus gros rivaux comme Virgin."Let them survive !" a-t-on envie de crier.
Allez, à bon entendeur ( avec les oreilles, bien sûr !).

François Jazzbôf


Le TALC Ensemble invite Mario Stantchev au Hot Club de Lyon

Vendredi 10 mai
Ce sont "Les nuits sonores" à Lyon, aussi dans les rues de la presqu'île de Lyon une faune bigarrée et polyglotte de jeunes gens déambule joyeusement. Ça chante, ça danse , c'est presque le printemps alors ya de la joie !!
C'est le moment pour moi de descendre dans une cave pour une autre "soirée sonore",
la cave voutée c'est celle du Hot Club, et la soirée sonore c'est celle que propose le trio TALC entendez, Trio A La Corde mené par le guitariste Philippe Roche.
 Alors combien de cordes sur scène ? La guitare plus celles du violoncelle de Quentin Andreoulis, plus celles du contre-bassistes Benoit Nicolas et enfin celle du piano de Mario Stantchev qu'ils ont décidé d'inviter ce soir. Oui au fait combien de corde dans un piano ? "Quand on aime on ne compte plus" nous dit Mario, bon on va se contenter de cette pirouette,...mais seulement parce qu'on aime !

Philippe Roche a côtoyé pendant plusieurs années Michel Petrucciani, il est le créateur et responsable du Département Jazz à l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne, qu'il invite Mario Stantchev lui même professeur au Conservatoire de Lyon où il a créé le département de jazz n'est pas surprenant et ça donne forcément une très belle scène et une belle soirée.

Une guitare et un violon jazz et tout de suite on pense au duo Stéphane Grappelli et Django Reinhard et effectivement le premier morceau, sans le piano d'abord, est une ballade très entrainante un peu à "la manière de", pour notre plus grand plaisir.
Mais Philippe Roche nous rassure il se tiendra à distance du jazz manouche, et effectivement nous serons plus ce soir dans registre du  swing.
Les compositions sont celles  de de Phillippe Roche ou de Mario Stantchev et quelques reprises.
J'ai noté un joli blues écrit par Philippe Roche en hommage à un de ses amis " Blues For JD", pendant lequel Quentin Andreoulis nous a fait une démonstration très convaincante  du violon pincé qui se joue sans archet comme une guitare.     

Belle soirée donc avec de très bons musiciens dans un joli écrin qu'est le "hot club" lieu historique du jazz à Lyon.
Et alors?
Et alors si j'osais, car il faut oser toucher à des monuments, au final le tout me semble un peu convenu,  il a manqué pour moi, ce soir, un peu d'audace et de folie.
Ce soir la créativité et la folie était peut être ailleurs, en sortant du club point de musique électronique à portée d'oreille pour en juger, et pas mal de viande saoul en revanche qui cheminait.
La promesse de l'insolence créatrice  devra encore attendre.
JaZZmarc

Philippe Roche: guitare ; Mario Stantchev: piano ; Quentin Andreoulis: violon ; Benoit Nicolas: contrebasse
Sur Jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques de la semaine  


samedi 11 mai 2013

Les Buttshakers au Periscope

Le Vendredi 10 mai au Péroscope

Comment remplir une salle un vendredi de pont en mai ?

Il suffit de jouer une soul survitaminée à la manière des sixties et/ou des seventies et d'avoir une chanteuse d'origine américaine dont l'énergie fantastique fait danser tout le monde.

Vous aurez reconnu Ciara Thompson, la voix charismatique des Buttshakers qui, après leur premier CD "headaches and heartaches", nous jouait ce soir-là leur nouveau six titres intitulé "Wicked woman".

Moulée dans sa courte robe ébène et tilleul, la jeune femme se lance à corps perdu dans l'interprétation de tubes en puissance tout en secouant sa crinière blonde et bouclée sur des rythmes funkys.
Aussitôt, la chaleur monte dans la salle comble. Elle remercie sa mère de lui avoir donné le virus en l'emmenant à l'age de dix ans voir et écouter Chubby Checker, et lui envoie un baiser car la dame est venue des U.S. pour soutenir ce soir sa progéniture.
Au break, elle précise qu'elle va maintenant chanter les morceaux qui permettent de "pécho". Et après ce ralentissement provisoire, rattaque de plus belle avec des morceaux du premier CD.
Il fait soif, la bière coule à flot. Le rappel est conséquent.

Que demande le peuple !

 François Soulbôf